Arianna Musetta est née à Naples et vit actuellement à Bruxelles, où elle a étudié le graphisme et l’illustration. Elle a ensuite travaillé quelques années au sein du collectif Double Mafia, avec lequel elle a effectué plusieurs résidences artistiques, dont l’une en Géorgie, qui l’a profondément marquée. Son travail personnel a pu alors se déployer, gardant l’élasticité des différents médiums explorés (fresque, sculpture, peinture, céramique), tout en cheminant vers plus de précision dans les thèmes abordés: Naples et son exubérance bigarrée, agrémentée de folklore et de mythologie, de contes populaires et de magie, d’ésotérisme et de superstitions, la Nature en toile de fond.
De 2020 à aujourd’hui, Arianna Musetta a produit et exposé:
- Une dizaine de sculptures mobiles où se croisent et se regardent des éléments suspendus, glanés ou fabriqués, chaque élément choisi en équilibre subtil entre rêve et réalité, danse d’objets qui deviennent sujets de leur propre conte de fée.
- Les Saltimbanques: série de coloquintes peintes comme autant de personnages surgis d’un conte lointain, muets et chantants à la fois - ritournelles chuchotées comme un secret d’enfant trop longtemps gardé.
- Deux aquarelles grand format, cartes géantes (Alice n’est jamais loin) d’un jeu de tarot ancien venu nous dire sa vérité d’aujourd’hui.
- Love Spell, toile dont les bords dentelés jettent leur sort aux amantes enivrées.
- Séléné, sculpture en céramique débordante de vie, dont la joie contagieuse éclaire l’espace à la lueur enveloppante de ses bougies.
Arianna Musetta raconte et déconstruit, tisse et entrelace, modèle et ressasse - ses racines colorées comme points de suspension dans une histoire en constante réinterprétation: l’Histoire et les histoires se racontent à sa façon, ludique et ésotérique, ténébreuse et enjouée, millénaire et actualisée, peuplée d’objets magiques et d’êtres sacrés, de rêves éveillés et de contes symboliques. Le dialogue est constant, l'œuvre jamais fermée: mythe et réalité, ordinaire et sacré, l’espace d’exposition comme un écrin où le spectateur est libre de se laisser dériver vers ses rivages colorés.
Text by Charlotte Pasternak